Actions pour la justice sociale et climatique
Quelques 250 organisations communautaires étaient en grève rotative du 20 au 24 février 2023, afin de participer à des actions régionales pour la justice sociale et climatique. Cette semaine de grève a culminé avec une manifestation, le 24 février à Montréal, où plus de 300 manifestants, dont l’uttam, se sont rendus au Centre de commerce mondial à Montréal pour revendiquer un réinvestissement dans le filet social et pour sortir le Québec des énergies fossiles.
Il existe sans conteste un lien étroit entre les changements climatiques et les injustices sociales et, plus souvent qu’autrement, ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont les premières à être affectées de ces contrecoups. Les impacts de la crise climatique, entre autres, sur la sécurité alimentaire, le droit au logement et la santé en sont des exemples éloquents pour ces personnes. Les organismes communautaires sont d’ailleurs aux premières loges pour constater les effets de cette crise climatique sur les conditions de vie des personnes les plus pauvres et, notamment, mal logées, qu’elles accompagnent.
Les changements climatiques exacerbent donc les inégalités sociales et c’est pourquoi la lutte pour l’amélioration des conditions de vie et le respect des droits passent aussi par la lutte aux changements climatiques. C’est pourquoi la mobilisation se poursuivra le 22 avril prochain pour le jour de la terre. C’est donc un rendez-vous!
Immigration temporaire : le nombre d’accidents du travail explose
Le nombre de travailleuses et de travailleurs étrangers temporaires est en forte croissance. Alors que le Québec en a reçu 23 300 en 2019, ce nombre est passé à 38 500 en 2022. Et cette tendance se poursuivra en 2023 selon le ministre du Travail, Jean Boulet.
Si leur nombre a augmenté de 65 % entre 2019 et 2022, le nombre de réclamations pour lésions professionnelles produites par ces immigrants temporaires a quant à lui subi une hausse de 135 % pendant la même période. C’est un signe évident d’un manque de prévention.
Pour y faire face, le ministre Boulet a annoncé que la CNÉSST allait augmenter l’effectif de son « escouade prévention », qui offre de la sensibilisation aux travailleuses et aux travailleurs étrangers temporaires, d’un maigre dix employés supplémentaires pour l’ensemble du Québec.
Il est étonnant que le ministre du Travail, constatant ce manque de prévention, n’ait pas demandé à la CNÉSST de poursuivre les employeurs qui ne respectent pas la loi. En effet, depuis le 6 avril 2022, tous les milieux de travail ayant au moins 20 salariés doivent avoir des représentants, désignés par les travailleuses et les travailleurs, siégeant à un comité paritaire en SST ainsi qu’un représentant à la prévention. La très vaste majorité des milieux de travail embauchant des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires, habituellement non syndiqués, n’appliquent pas ces mécanismes de prévention, pourtant obligatoires depuis près d’un an… À quand les poursuites?
Demandeurs d’asile sans permis de travail
Plus de 25 000 demandeurs d’asile, arrivés par le chemin Roxham, devront attendre jusqu’en 2025 pour obtenir un permis de travail. Le hic, un processus long et complexe.
Pour obtenir un permis de travail, les demandeurs d’asile doivent passer par le Centre de traitement régional pour faire une entrevue de recevabilité afin de vérifier, notamment, l’identité et les antécédents et cette procédure est nécessaire dans la majorité des cas. Si la demande est jugée recevable, le demandeur recevra le Document du demandeur d’asile et ce n’est qu’après sa réception qu’il pourra se procurer un permis de travail.
Vu le nombre élevé de demandes, l’attente pour l’entrevue est d’environ deux ans. Dans l’attente, certains vivent d’une aide sociale insuffisante ou sont forcés d’accepter du travail au noir avec l’abus qu’il peut comporter et se débrouiller pour trouver un logement.
Depuis l’automne 2022, il est possible de devancer le rendez-vous pour obtenir une entrevue plus rapidement. Le problème est que certains ne le savent pas ou que des formulaires longs et complexes doivent être complétés en ligne.
L’obstacle majeur est que plusieurs migrants ne parlent ni français ni anglais et n’ont pas les capacités pour remplir de longs formulaires en ligne ou n’ont pas accès à Internet. Pendant ce temps, ils sont contraints d’être longtemps sur l’aide sociale, alors qu’ils souhaiteraient travailler. Reste à souhaiter que le traitement des demandes d’asile mis à l’essai en 2022 s’améliore et prenne un peu plus de vitesse!