Une carte qui peut sauver des vies
L’Association des victimes de l’amiante du Québec (AVAQ) vient de lancer une carte interactive recensant les bâtiments publics au Québec qui contiennent de l’amiante.
Cette carte, disponible sur le site Internet de l’AVAQ (https://www.avaq.org/registredesbatiments), se veut un outil de prévention.
Il faut savoir que bien que l’amiante soit interdit au Canada depuis 2018, il reste présent un peu partout dans des constructions antérieures à cette date. Il devient donc essentiel d’avoir un registre pour savoir quels bâtiments publics contiennent de l’amiante avant de procéder à des travaux pour protéger les travailleurs et les utilisateurs.
Car si, à l’état inerte, l’amiante contenu dans les structures des bâtiments ne pose pas de danger pour la santé, il le devient lors de travaux dans ces immeubles. En effet, il n’y a aucun seuil sécuritaire pour une exposition à l’amiante, donc une personne exposée à une très faible dose peut développer une maladie respiratoire mortelle comme le mésothéliome, une forme de cancer de l’enveloppe du poumon. Au Québec, selon les chiffres de la CNÉSST, les travailleurs exposés à l’amiante représentent plus de 85% de toutes les morts pour maladies professionnelles.
Bien que la carte de l’AVAQ soit un bon outil, l’organisation souhaite aller plus loin en incitant les municipalités à imposer des tests d’amiante à tous les propriétaires souhaitant rénover leur logement.
Action collective contre les permis de travail fermés
La Cour supérieure du Québec vient d’autoriser une action collective de travailleurs étrangers temporaires contre le gouvernement fédéral au sujet de permis de travail fermés.
Cette poursuite, lancée en 2023 par l’Association pour les droits des travailleuses.rs de maison et de ferme, allègue que les permis de travail fermés violent les droits garantis par la Charte des droits et libertés relatifs à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’égalité de la personne.
À ce stade préliminaire, la Cour supérieure estime possible de soutenir que les mesures de subordination de l’employeur sont effectivement inconstitutionnelles et donnent lieu à la demande de dommages-intérêts.
Le rapport du rapporteur spécial des Nations unies va aussi dans ce sens. Ce rapport, publié en août 2024, sur la situation des travailleurs étrangers temporaires, mentionne que le système de permis fermés les rend vulnérables aux abus, citant, notamment, de longues heures de travail avec des pauses limitées, des problèmes de vols de salaire, de difficultés d’accès aux soins de santé, ainsi que l’insuffisance d’équipement de protection. Le rapport fait aussi état d’allégations de harcèlement et d’exploitation sexuels, ainsi que de violences physiques, émotionnelles et verbales.
Quant au fond, espérons que la Cour supérieure donnera raison aux travailleurs étrangers temporaires et que l’ensemble des pressions puisse faire en sorte que le gouvernement fédéral mette fin au système de permis fermés.
Amazon condamnée pour pratiques antisyndicales
À l’instar de l’entrepôt d’Amazon DXT-4 de Laval, les travailleuses et travailleurs de YUL-2 seraient apparemment en démarche de syndicalisation. C’est ce qu’on apprend dans la décision du Tribunal administratif du travail du 31 juillet dernier.
Le jugement, qui condamne Amazon à verser un total de 30 000$ en dommages à la CSN, nous en apprend aussi sur ses tactiques! Le géant, à défaut d’avoir un programme de prévention des accidents et maladies du travail, a cependant un programme de prévention à la syndicalisation… les « Amazoniens ». Ces agents, qui débarquent directement du siège social canadien, sont déployés dans les entrepôts au moindre indice d’une campagne de syndicalisation pour se coller aux travailleuses et travailleurs et assurer une présence constante dans les aires communes et de travail.
Au déploiement de ces agents spéciaux, s’ajoute l’usage d’appareils électroniques visibles partout dans l’entrepôt, particulièrement dans les aires de repos, pour diffuser des messages visant à semer la crainte et le doute sur les intentions du syndicat. Omniprésents, les messages encouragent les travailleuses et travailleurs inquiets à « contacter leur superviseur ».
L’antisyndicalisme d’Amazon est un secret de Polichinelle, ses pratiques étant dénoncées à travers l’ensemble du Canada et des États-Unis. Bien que nous ayons des doutes à l’effet qu’une amende de 30 000$ refroidisse les pratiques « Amazoniennes », le jugement a néanmoins eu un effet encourageant pour les travailleuses et travailleurs qui s’organisent dans les entrepôts d’Amazon au Québec…, selon ce qu’en disent les rumeurs!