Le Sommet SST d’avril 2025 : une rencontre historique pour la classe ouvrière

Au moment d’écrire ces lignes, l’uttam travaille à l’organisation et la préparation de sa participation au grand Sommet intersyndical et populaire sur la santé et la sécurité du travail qui approche. Des centaines de personnes représentant toutes les organisations de défense de droits des travailleuses et travailleurs se réuniront à Québec à la mi-avril, dans l’espoir d’arriver ensemble à des solutions et revendications communes pour les combats à venir, pour la prévention et la réparation des lésions professionnelles.

Depuis la lutte menée en commun face au projet de loi no 59 que le ministre du Travail, Jean Boulet, avait déposé en octobre 2020, les organisations syndicales et les groupes de défense de droits des non-syndiqués, dont l’uttam, ont entretenu des contacts permanents et se sont mobilisés ensemble à plusieurs reprises pour la prévention et la réparation des lésions professionnelles. Le projet de loi « modernisant » le régime de santé et de sécurité du travail avait de fortes réactions de la part des syndicats et des groupes de défense des victimes d’accidents et de maladies du travail. Si l’uttam avait été parmi les premières à dénoncer ce qui était pour nous une attaque directe aux droits des travailleuses et travailleurs, pratiquement toutes les organisations ouvrières avaient fini par se mobiliser contre le projet de loi. L’inspirante lutte menée en commun, qui a culminé lors de la vigie de 59 heures devant l’Assemblée nationale en mai-juin 2021, n’a pas permis d’empêcher l’adoption de la réforme. Cependant, elle a fait reculer le ministre sur un grand nombre des dispositions qu’il souhaitait imposer, limitant ainsi les dégâts de cette prétendue « modernisation ».

Cette bataille menée en 2020-2021 a surtout montré la force que pouvaient avoir les organisations syndicales et les groupes de défense des non-syndiqués quand la solidarité les unis. Forts de cette expérience, nous avons maintenu les contacts et continué d’échanger et de nous mobiliser ensemble depuis, sur des enjeux de santé et sécurité du travail, tant pour la prévention que pour la réparation des lésions professionnelles. Nous avons ainsi gardé en vie l’esprit de résistance qui avait animé la bataille contre la réforme du ministre Boulet.

Cet esprit de résistance a donné naissance au projet d’un grand Sommet intersyndical et populaire sur les enjeux de Santé et de sécurité. Cet événement, que les quatre centrales syndicales (FTQ, CSN, CSD et CSQ) et l’uttam travaillent à organiser depuis maintenant plus d’un an, est à présent à nos portes. C’est en effet les 15 et 16 avril prochain que se réuniront à Québec des centaines de délégués de toutes les organisations syndicales et populaires qui défendent les droits des travailleuses et travailleurs.

Un tel événement, réunissant à la fois l’ensemble du mouvement syndical et les groupes de non-syndiqués, est une première. Pendant deux jours, plusieurs centaines de militantes et de militants de tout le mouvement ouvrier discuteront de ce qui ne fonctionne pas avec la prévention et la réparation des lésions professionnelles au Québec. Nous tenterons surtout d’identifier ensemble des pistes de solutions et des revendications communes, afin de non seulement résister aux attaques du patronat, de la CNÉSST et du gouvernement, mais de passer à l’offensive pour faire avancer les droits de toutes la classe ouvrière.

Ce n’est pas un hasard si ce Sommet est organisé en 2025. On espère que cette grande rencontre débouchera sur des plans d’action communs et des revendications communes en vue de l’éventuelle révision de la « modernisation » prévue pour l’automne 2026. La réforme adoptée en 2021 prévoit, en effet, que le ministre du Travail doit présenter, cinq ans après sa réforme, un rapport sur ses impacts au gouvernement et à l’Assemblée nationale. Le dépôt de ce rapport pourrait être l’occasion pour tout le mouvement ouvrier de se mobiliser et de revendiquer d’une seule voix, dix-huit mois après le Sommet d’avril 2025, les changements nécessaires aux régimes de prévention et de réparation des lésions professionnelles.

Ce Sommet d’avril 2025 pourrait donc être le point de départ d’une grande mobilisation, non pas pour empêcher des reculs, mais pour faire enfin avancer les droits des travailleuses et travailleurs à la prévention et à la réparation des lésions professionnelles. C’est un rendez-vous que l’uttam ne manquera pas!

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