Le combat contre Brandt Tractor de Chicoutimi se poursuit!

Dans la chronique Luttes ouvrières du Journal de l’uttam du printemps 2024, nous faisions mention de la grève menée par le Syndicat national des employés de garage du Québec (SNEGQ). Les 11 travailleurs de Brandt Tractor de Saguenay avaient déclenché une grève, le 25 mai 2023, à la suite de l’échec du renouvellement de leur convention collective qui se terminait le 31 décembre 2020.

La lutte des mécaniciens en grève s’est vite retrouvée devant les tribunaux. Le 23 janvier 2024, le Tribunal administratif du travail (TAT) donnait, une fois de plus, raison au syndicat, ordonnant à l’employeur de respecter les ordonnances du Tribunal à l’effet de cesser l’utilisation de briseurs de grève.

Cette victoire aura toutefois été de courte durée. L’employeur ayant porté cette décision en appel, la Cour supérieure, dans une décision du 7 mai 2024, a renversé la décision du TAT du 23 janvier 2024, la considérant comme étant déraisonnable. Autrement dit, l’employeur peut continuer d’utiliser des travailleurs d’autres régions et des mécaniciens indépendants pour faire les réparations requises partout sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Dans ce contexte, le piquetage devant le garage, où se situe l’entreprise, devient presque futile, n’affectant nullement le travail et les revenus de l’entreprise. L’employeur n’ayant d’ailleurs démontré aucun intérêt à négocier avec le syndicat.

Devant cette impasse, la majorité des mécaniciens en grève se sont trouvé des emplois plus rémunérateur que celui offert chez Brandt Tractor. Soulignons que le syndicat ne baisse toutefois pas les bras, puisqu’une audience à la Cour d’appel est prévue le 17 juillet 2024. Devant ce constat, il serait judicieux de moderniser le ૰ode du travail, afin de tenir compte de la nouvelle réalité des milieux de travail, notamment avec
l’avènement de la technologie. Actuellement, une entreprise peut facilement, en cas de conflit au travail, déplacer l’exécution du travail dans une autre division, en télétravail ou sur la route, et ainsi se soustraire à l’interdiction de l’utilisation de briseurs de grève.

Espérons que le SNEGQ obtiendra gain de cause pour que cette décision serve de précédent jurisprudentiel au bénéfice des autres travailleurs qui auront à mener des luttes contre l’utilisation de briseurs de grève.

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